Ce blocage survient tellement souvent, et pour des périodes si longues, que les transporteurs étrangers prennent de moins en moins le risque de faire escale en France.
Et le malaise s'accroit !
Lorsque j'ai été embauché à la CGM, le paquebot France avait été vendu à Ackram Oger, armateur franco-libanais qui l'a laissé au Havre, le long du "quai de l'oubli".
Il l'a lui même revendu à un armateur norvégien, qui l'a rebaptisé "Norway" et passé sous pavillon norvégien.
Celui-ci a fait des appels d'offre aux chantiers navals afin d'effectuer les travaux nécessaires à la transformation du Norway en bateau de croisière. Il y avait un problème de taille : l'armateur voulait avoir la certitude que le délai promis serait tenu.
Les syndicats français ont refusé de s'engager à ne pas bloquer le chantier par des grèves.
L'armateur norvégien a donc signé avec un chantier naval allemand, à Bremerhaven, et le Norway s'est mis en route.
Et là, souvenez vous, nous avons assisté à un évènement effrayant, un acte de piraterie : les grévistes français bloquant la sortie du Havre d'un navire battant pavillon norvégien, le Norway, qu'ils ont retenu en otage alors qu'il ne pouvait être transformé en France.
C'est une des occasions où j'ai eu honte.
Et pour finir, les travaux ont bien eu lieu à Bremerhaven.