24 décembre 2010
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De Philippe :
"Il n'y a jamais eu d'unité nationale dans ce pays malgré
les efforts du président Houphouët-Boigny entre 1960 et
1993. Il ne faut pas oublier que ce pays subit des frontières
coloniales qui n'ont rien à voir avec les régions naturelles
de l'Afrique, à savoir que le découpage de pays comme celui-ci,
le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigéria ou le Cameroun
sont divisés dans le sens vertical alors que depuis des millénaires
l'Afrique est divisée dans le sens horizontal : la savane ou
se trouvent les royaumes, la forêt tropicale et enfin le bord de mer.
Chacune de ces régions est occupée par différentes ethnies
qui tiennent farouchement à leurs propres identités et coutumes.
De plus la région nord, favorable à Ouattara est de majorité
islamique (environ 38%) alors que la région sud, favorable
à Gbagbo est plutôt catholique (environ 22%).
Quant au reste de la population elle est de religions diverses avec
cependant 17% de religion traditionaliste (sorciers, fétiches, etc...).
Pour l'anecdote, Houphouët-Boigny avait fait emprisonner
Gbagbo entre 1971 et 1973 en tant que fauteur de troubles.
Ce dernier tentait de promouvoir le multipartisme en Côte d'Ivoire
avec le soutien affirmé du parti socialiste français.
En 1992, Ouattara, alors premier ministre de Houphouët-Boigny,
le fit à nouveau emprisonner durant 6 mois.
Pour en revenir aux élections de 2010, le premier tour
accordait 38,04% à Gbagbo au sud, 25,24% à Bédié au Centre
et 32,07% à Ouattara au nord. Les voix de Bédié (ancien président
à la suite de Houphouët-Boigny) s'étant reportées sur Ouattara,
il n'est pas étonnant, voire normal et prévisible que ce dernier
ait eu la majorité des voix.
Nous avons là l'effet le plus pervers de la République qui est
incapable de créer une identité nationale ou une Patrie et
qui est sans cesse mise en cause par une partie de la population
mécontente d'être dirigée par un homme qu'elle ne reconnaît
aucunement. Nous avons le même exemple en Biélorussie.
Seul un roi est capable de parvenir à créer cette unité nationale
qui fait tant défaut à nos concitoyens.
L'une des solutions (peut-être la meilleure) serait-elle de revenir
à un partage ethnique de la Côte d'Ivoire en séparant le nord
pour Ouattara et le sud pour Gbagbo? Ainsi tout le monde
serait content etce pays retrouverait ses frontières naturelles.
Published by Philippe
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