Ci après, le commentaire très réfléchi d'une jeune fille d'aujourd'hui, mais qui entend comme tous les Français la version du pouvoir en place. Je réponds en bleu. Si Louis XVI a donné de la liberté à son peuple, c'est qu'il n'avait plus trop le choix, car les critiques montaient, devenant de plus en plus violentes et le peuple commençait également à gronder sous le poids de la monarchie, de la dictature.
Louis XVI avait très bien compris que le monde et les idées avaient changé. Aucun roi n'a entrepris plus de réformes que lui. Ce sont les puissants, le pouvoir en place (déjà) qui ont empêché que ces réformes soient mises en oeuvre. La monarchie n'est pas une dictature, au contraire, et ce n'est pas contre le roi que le peuple s'est soulevé.
Il a sans doute fait des choses bien, il n'empêche que le peuple était appauvri comme jamais, la France avait des dettes concidérables du à la mauvaise gestion du pays...mais bon... tu aurait raison de me dire que les crise, c'est dans tous régimes. Il n'empêche que la très grande majorité en avait marre de cette situation.
Pour des raisons de politique et d'équilibre international, en particulier avec l'Angleterre qui nous avait récemment pris la Nouvelle France, Louix XVI a choisi d'aider les colonies américaines qui se battaient pour leur indépendance. Grosses dépenses, trop grosses... mais les Etats Unis en sont nés. Et les mauvaises récoltes ont fait le reste.
D'où la révolution.
En ce qui concerne l'amélioration de la vie, c'est effectivement grâce aux progrès et, en partie seulement, de la médecine, mais rappellons tout de même que les connaissances dans de nombreux domaines (astronomie, mathématiques, physiques, chimie, anatomie, médecine ect...) existaient déjà au XVI siecle avec, en autre, Galilé et la terre ronde, Léonard De Vinci et ses expériences de dissections en cachette et bien d'autres savants encore...mais l'Eglise interdisait ces pratiques, et les rois suivaient cette institution rétrograde sans y voir de problème.
Rétrograde, non : l'Eglise était "de son temps", qui n'est pas le nôtre. Elle était confrontée au bouillonnement des idées, qui conduisaient à des schismes, à la Réforme. Ce qui nous apparaît aujourd'hui comme vrai était à l'époque une aventure, et il est normal qu'elle ait entraîné de grands doutes. Quant aux rois, souvenons nous que François 1er a fait venir Léonard de Vinci en France, tant il l'admirait.
Pendant des siècles, des savoirs, des savants, des scientifiques ont été, ou ont faillit être détruit par l'absurdié de ces hommes, qui ne croyait qu'en Dieu et en leur régime archaïque, car tous étaient accrochés à leur pouvoir, leurs privilèges, et remettre en question les croyances, c'est remettre en cause leur légitimité.
Car en effet les chefs des partis républicains ne sont pas accrochés à leurs pouvoirs, leurs privilèges, leur légitimité.
Et c'est avec l'abolition de la monarchie que notre socété à pu évolué positivement. Car derrière ce régime dont tu fais l'éloge, ce cache près d'un millénaire de s'agnation, où les plus misérables demeuraient ainsi.
Le pouvoir n'est pas responsable des avancées de la science. Elle n'a pas plus avancé en Chine qu'en Afrique et en Europe. On ne va tout de même pas regretter que l'atome n'ait pas été découvert au Moyen Age, le pétrole sous l'Empire Romain et l'électricité sous Louis XIV ! Napoléon, qui s'y connaissait en communication politique, aurait aimé disposer d'internet.
D'accord vous ne voulez pas un retour à l'Ancien régime, je l'ai lu, mais accepter qu'une personne soit au pouvoir, au dessus de tout, pour le simple fait d'être "Roi", c'est accepter par extention que d'autres est également la possibilité d'avoir un pouvoir, une situation pour le simple fait d'être eux, d'être né. Et pourquoi ce roi serait lui?Pourquoi pas un autre? Et s'il ne plait plus aux citoyens, qu'il favorise une catégorie, comment changer l'injustice? D'accord il est au dessus de tout, il voit les fait objectivement, il sait ce qui est bon pour le peuple... mais c'est impossible, car quoi que tu dises, roi ou pas, "il est ce que nous sommes, il peut se tromper commes les autres hommes" disait Corneille.
Ce que j'essaie de te dire, c'est qu'un roi est avant tout un homme, et rien ne peut changer cette loi. Il a des sentiments, des idées, une éducation que le conditionne à penser d'une manière et pas d'une autre. Vous demandez une utopie d'un homme qui n'en serait pas un. En somme, c'est presque un robot que vous désirez.
De plus, accepter la légitimité d'un roi, c'est accepter une soumission face à un être que l'on ne pourrait changer pour le simple fait qu'il est là, qu'il existe car son rôle serait de rester au pouvoir, et ça, c'est anti-démocratique. La démocratie c'est le pouvoir au peuple, hors un homme au dessus du tout, du peuple ect...c'est ni plus ni moins dictature car personne ne pourra s'y opposer.
La lecture, très agréable, de "la Saga capétienne" de Gabriel Dubois, vous montrera le travail accompli pendant des siècles par nos rois. Nous parlons de l'occupation humaine de la planète : sans règles, les groupes humains de différentes taille ne cessent de s'entretuer. Aujourd'hui encore en Géorgie. La grande réalisation des rois de France a été d'unir la France, de lui donner un territoire, une sécurité, une administration, un sentiment national. Sans cela, aucune réalisation artistique, culturelle, scientifique, ne peut être mise en chantier. Sans sécurité, l'économie est sans cesse détruite et les populations souffrent.
Certes la République a des défauts, elle n'est pas parfaite, pas entièrement démocratique, mais elle a permis des avancées sans précédent en à peine 2 siècles, intérompu par d'autre monarchie qui ont été véritablement dictatoriale à leur tour. La République ets loin d'être blanche, mais elle permet une certaine expression de tous, et si le gouvernement ne plait pas, elle peut changer si elle le désire.
Le monde est complexe, une société aussi, ce n'est pas avec un changement de régime que les problèmes se résolveront, surtout pas à l'aide d'une utopie, par une pensée inconcrétisable. Je le redis, car voilà selon moi tout le problème de votre idée: Un homme demeure un homme, un régime, une constituion, RIEN ne peut changer cela, il agira toujours selon son intérêt propre, au détriment des autres, jamais le Roi ne pourra être au dessus de sa simple condition d'Homme, ce n'est pas Dieu.
J'ai montré dans un article récent que seule la Vème république avait disposé d'une stabilité qui avait bénéficié à notre pays. Certainement pas la IVè, ni la IIIè qui a fait 14-18 et a fini en remettant ses pouvoirs au régime de Vichy. Au XIXème siècle, les grandes avancées se sont faites sous Napoléon III.
Un roi est un Homme, Dieu merci. Il n'agit pas dans son propre intérêt mais par devoir, confère Louis XVI... Il n'a pas TOUS les pouvoirs, il n'a pas TOUTE la connaissance, puisqu'il est un Homme. Par conséquent, il est aidé et conseillé, et c'est à ce niveau que s'exprime la démocratie.
Par conséquent, le mode de désignation des conseillers, députés, etc... peut être décidé par l'ensemble de la Nation, c'est bien un changement de régime et rien ne le rend impossible.
Le roi n'est pas un dictateur, il n'est pas Robespierre le seul dictateur que la France ait jamais connu. Le roi est un arbitre, qui ne doit son pouvoir à aucune idéologie ni aucun grand groupe économique, et dont la première mission est de vouloir le bien du peuple, le bien commun.
Pour finir, je retiens la phrase : D'accord il est au dessus de tout, il voit les fait objectivement
Il n'est pas au dessus de tout : il est au dessus des partis (lui au moins l'est vraiment).
Il sait ce qui est bon pour le peuple, mais il peut se tromper : eh oui, mais au moins n'a-t-il que l'objectif de ce qui est bien pour le peuple... Car pour ce qui est de se tromper, je ne vois pas ce qui empêche un président de la république (un Homme) de se tromper.
Pour conclure, cette phrase notée lors de l'université d'été :
Le principe royal est assez fort pour être confronté à la modernité.